Le Groupe de travail « Europe-Méditerranée » s’est réuni le lundi 23 janvier 2017.
Les OING ayant participé à la Conférence finale du groupe de travail du Conseil de l'Europe « migrants, demandeurs d'asile et réfugiés dans le contexte de prévention et de gestion des risques majeurs » qui s’est tenue le 14 octobre 2016 à Lisbonne, ont pu faire prendre en compte la notion de personne et vulnérabilité dans le prévention et surtout la gestion des catastrophes. Le GT a souligné que l’actualité a mis cruellement en évidence l’exposition des populations migrantes aux rigueurs de l’hiver notamment en Espagne et dans les Balkans, le long de la frontière renforcée de la Hongrie. L’OING qui a présenté lors de la Conférence l’exposition « Bitter orange » montrant les conditions de vie déplorables et la servitude à laquelle sont réduits des migrants en Europe, a proposé qu’elle soit présentée à Strasbourg lors d’une prochaine session de la Conférence.
Une rapide présentation de la situation en janvier 2017 a ensuite été présentée. Il a été relevé que, en ce début janvier 2017, alors que la situation des personnes déplacées s’aggrave et que leur mortalité en Méditerranée augmente, il semble que l’image de Aylan gisant sur la plage soit oubliée et que se répande dans l’opinion la peur irrationnelle de voir l’Europe submergée par une marée d’envahisseurs, menaçant notre vie et notre culture.
Les données présentées par l’Organisation Internationale pour les Migrations de Genève (OIM https://www.iom.int/fr ) montrent à la fois la gravité de la situation, l’urgence de trouver une solution mais également la nécessité de relativiser le phénomène1.
D’après l’OIM, depuis le 1 janvier, 2876 migrants et réfugiés sont entrés en Europe par la mer en 2017, principalement en Grèce et en Italie, contre 22 590 pendant les 12 premiers jours de janvier 2016. Ces nombres confirment l’évolution constatée depuis le printemps 2016. Mais dans le même temps 219 migrants au moins ont péri en mer en Méditerranée centrale et occidentale.


En 2016 déjà, le nombre d’arrivée en Grèce avait fortement diminué, sans doute en raison de l’accord entre la Turquie et l’Union européenne, mais que le nombre d’entrées par l’Italie augmente.
Pour l’ensemble de la Méditerranée, le nombre d’arrivées est passé de 883 393 en 2015 à 354 993 en 2016
Mais, en 2016, 4 742 hommes, femmes et enfants se sont noyés ou ont disparu en mer lors de naufrage au large de l’Egypte, de la Libye, de la Grèce, de l’Italie, de la Turquie, du Maroc et de l’Espagne alors qu’ils n’étaient « que » 3665 en 2015.
Ces chiffres montrent l’efficacité du contrôle des frontières de l’espace Schengen : faute de couloirs humanitaires les populations contraintes à l’exil sont contraintes d’avoir recours aux passeurs clandestins et sont victimes des maffias.
L’éventail de nationalités a changé : moins d’arrivées de la corne de l’Afrique et du Moyen-Orient mais le nombre de ressortissants d’Afrique de l’Ouest a augmenté2. Les projets des migrants changent et de plus en plus de migrants qui arrivent par la mer souhaitent désormais rester en Italie et ne prévoient pas de poursuivre leur périple vers l’Europe du Nord.
Il convient néanmoins de situer le problème dans sa globalité et de relativiser son impact actuel sur les populations européennes.
Aujourd’hui, ce sont les pays du Moyen-Orient qui subissent le plus durement l’impact des migrations dues à la situation en Afghanistan, en Irak et en Syrie. Au Liban, un habitant sur quatre est un immigré récent
 Si l’on rapporte le nombre de migrants entrés en Europe en 2016, 354 893 personnes, à la population totale de l’Union européenne au 1 janvier 2016, 510 056 000 habitants, on constate que les migrants ne représentent que 0, 07% : il est sans doute exagéré de parler d’invasion !
Jean-Michel Caudron a présenté la « Feuille de route – Migrations »qui sera soumise au vote de la Conférence plénière des OING du Conseil de l'Europe le vendredi 27 janvier 2017. Si chacun s’est accordé sur l’importance et la qualité du document présenté, le Groupe de travail a proposé qu’un groupe de quelques personnes puisse s’associer à Jean-Michel pour le compléter et sur certains points l’amender.
Le groupe constate que le temps imparti pour les GT lors des sessions est trop limité pour permettre un travail approfondi, notamment sur un sujet qui évolue très rapidement et il est proposé de diffuser d’une manière large à toutes les personnes ayant manifesté leur intérêt pour le sujet, les documents présentés et les comptes rendus d’expériences.
Une prochaine réunion sera proposée lors de la session de printemps de l’Assemblée Parlementaire, ce qui permettra à ceux qui pourront venir de suivre également les importants travaux réalisés par la Commission « Migrations » de l’AP du Conseil de l'Europe.

Jean-Claude Gonon
Association Européenne des Enseignants (AEDE)
Coordonateur du Groupe de travail « Europe-Méditerranée »
Annexe 1

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