Atelier sur "Laicité" - 2013 - Français

Mise à jour le samedi 18 mai 2013 13:39 | Publié le vendredi 10 mai 2013 14:36 | | Hits: 8

La difficulté d'une définition claire du phénomène "laïcité / secularism” a été le point de départ de l'atelier.

En raison de l'évolution historique particulière des États-nations modernes, les relations entre les religions institutionnalisées («Églises», «Mosquées», «synagogues », etc ...) et / ou les associations de citoyens qui ne s'identifient à aucune religion (athées, agnostiques, libres-penseurs, humanistes ...) d'une part, et l'Etat d'autre part, ont été institutionnalisées, réglementées ou traitées selon un large éventail de formes juridiques et / ou de coutumes.

Une même terminologie peut couvrir des réalités différentes dans différents contextes nationaux, ou une réalité similaire peut être désignée par des termes différents dans deux contextes nationaux différents.

On a décidé de laisser de côté tout terme et toute définition et de commencer par faire l’effort de décrire le phénomène en question - et peut-être, dans une seconde étape, de se mettre d’accord sur un (nouveau?) terme pour désigner le phénomène.

Un participant français a suggéré de commencer par l'idée de «liberté de conscience», comme un droit humain qui doit être garanti par l'État à chaque citoyen, et par conséquent doit protéger chaque citoyen de tout diktat des groupes qui pourraient prétendre restreindre sur la base d’une règle «divine» son droit à suivre sa conscience.

Un participant américain US a objecté que la liberté de conscience ne peut être affirmée comme un absolu qui remplacerait tous les autres droits. D'autres droits fondamentaux pourraient entrer en conflit avec le droit à la liberté de conscience. Et l'Etat doit garantir ces autres droits aussi.

Une seconde approche a consisté à examiner les finances et le financement public des communautés religieuses ou des organisations basées sur des convictions. Les opinions diffèrent : certains rejettent tout financement public, d’autres approuvent que seuls les projets «fondés sur la foi » mais ayant un impact social concret (hôpitaux, foyers pour personnes âgées, orphelinats, etc.) devraient être admissibles à un financement public, tandis que d'autres encore affirment qu'au-delà des projets sociaux, les communautés religieuses devraient également avoir droit à un financement public pour couvrir les dépenses du culte, étant donné le droit de pratiquer une religion aussi en communauté.  L'argument présenté pour défendre le financement public des cultes, c'est que grâce à un financement public, l'État pourrait avoir son mot à dire sur la vie interne de la communauté. Et les participants italiens ont également rappelé que dans certains pays (comme en Italie) l'Église catholique reconnaît que l'État devrait être non-confessionnel, mais que les communautés religieuses devraient être traitées en fonction de leur présence quantitative parmi les citoyens.

Une autre des questions traitées concerne la religion et le système éducatif... L’éducation religieuse doit-elle être limitée au cadre de l'église ou doit-elle avoir sa place dans l’espace (public) des écoles?  L'éducation religieuse peut-elle - sous l'égide de l'État - empêcher le fondamentalisme religieux?

On a également discuté des Églises et communautés religieuses en tant qu’employeurs, en insistant sur le fait que les institutions gérées par elles sont, dans une très grande partie, sinon dans leur intégralité, financées sur des fonds publics. «La liberté de religion » revient ici la plupart du temps à la liberté POUR la religion.

L'atelier n’est parvenu à aucune conclusion concrète. Il a été reconnu que la question est très complexe et doit encore être discutée et approfondie, afin d’arriver à un consensus viable sur quelques principes de base qui permettront d’élaborer un discours consensuel et cohérent.

Elfriede Harth (rapporteur)