De l’autre côté de la frontière

Il y a toujours une certaine tension lorsqu'une ONG ou une organisation bénévole interagit avec le gouvernement. Il y a aussi toujours des différences de pouvoir. Le gouvernement dispose d'un imposant appareil de fonctionnaires capables de résoudre des problèmes complexes et, en face, une organisation bénévole moyenne fait quelque chose de très important grâce à son expérience et à son expertise, c'est-à-dire qu'elle s'adresse à la société à partir de la périphérie. Mais si cette tension n'existe pas, ce n'est pas bien. On s'assoit alors trop dans le fauteuil de l'autre et il n'en sort pas grand-chose. De même, la tension peut être décrite entre la grande réunion des ONG pour le Conseil de l'Europe, qui a lieu deux fois par an à Strasbourg, et le Conseil de l'Europe et le reste de la structure démocratique européenne. Au nom de l'organisation Réseau Européen Eglises et Libertés,

je participe également au nom de l'association Marienburg. Du 8 au 10 avril, nous avons passé des journées entières dans l'Agora et n'avons pas fumé à l'extérieur. La réunion est principalement composée de comités qui travaillent à nouveau sur toutes sortes de questions depuis 6 mois après la dernière réunion. Quelques changements ont eu lieu au sein de l'EN-RE, comme nous sommes appelés en tant qu'organisation participante. Je suis devenu chef de délégation et j'ai eu l'occasion de voter, ce qui s'est produit assez souvent. Tous les trois ans, le comité permanent de direction change. Les règles de vote sont extrêmement strictes et précises. Il ne doit pas y avoir de négligence. Il faut presque une journée pour lire toutes les règles. Mais le contenu du travail des commissions est, bien sûr, la chose la plus importante.

J'ai rejoint la commission du dialogue interreligieux et interconvictionnel. 50 % de la population européenne appartient d'une manière ou d'une autre à une tradition religieuse ou a des convictions religieuses. Mais dans les pays d'Europe, la religion et l'État sont séparés à bien des égards. C'est tout à fait normal, mais la valeur des traditions religieuses dans la résolution des conflits, le dialogue et la pratique du respect mutuel est inestimable. La création d'une commission européenne permanente et élargie sur les religions a été vivement souhaitée, mais elle est bloquée pour l'instant. Il y a toujours cette hydrophobie de la religion. Il existe maintenant une sorte de commission, mais elle n'admet que des représentants des traditions abrahamiques et, le lecteur l'aura deviné, que des vieillards et une femme en guise de bouche-trou. La commission recueille des exemples inspirants.

Nous pourrions proposer la Journée nationale du Prince. Un grand événement interconfessionnel en présence de nombreux membres du cabinet dans la Grote Kerk à La Haye. En outre, nous participons à la Commission sur les migrants et les droits de l'homme. Mais une nouvelle commission sur le sport et les droits de l'homme a également été mise en place. Il s'y passe beaucoup de choses. Les stéréotypes de genre, les discours de haine, la discrimination, les comportements transgressifs, le racisme. Enfin, j'ai fait une intervention sur la guerre. Cette boîte de Cassandre. Les gens ont essayé de la mettre de côté au début, mais le comité permanent y est revenu après réflexion. Je ne cherchais pas à faire une déclaration ou quoi que ce soit de ce genre, mais plutôt à commencer à réfléchir à la fin de la guerre, parce que les armes ne permettent pas d'y arriver.

Le président Gerhard Ermischer a pris tout le temps nécessaire pour formuler une réponse qui n'était pas évidente, mais qui a suscité des réflexions, ce qui était exactement mon intention. La visite du Haut Commissaire aux droits de l'homme Michael O'Flaherty a été impressionnante, quelques jours seulement après la publication de ce billet, mais elle est prometteuse. Les nouvelles idées proviennent toujours de la réflexion des citoyens. C'est la société civile, le cœur battant de la démocratie.

 

Henk Baars 10 avril 2024 Strasbourg