J'ai envoyé ce document à la Conférence des OINGs pour justifier mon absence du Jour Mondial des ONGs:

Le travail des OING accréditées dans la Conférence des OING est duale: D’une part, nous travaillons avec d’autres OINGs pour améliorer la cohésion sociale et les droits humains en Europe et le monde, et, d’autre part, nous travaillons dans nos propres États membres pour communiquer le travail du Conseil de l’Europe et transférer à la Conférence d’OING des informations directement à notre disposition.

A la messe du dimanche 10 février 2019, avec la participation de l’ONG espagnol APROMAR, que notre communauté de base* accompagne, et avec la présence d’une douzaine de ancien.ne.s détenu.e.s, nous ont informé que le système des prisons espagnol, en ce moment, ne prépare pas les détenu.e.s pour leur rentrée dans la société, transgressant ainsi les Recommandations CM/Rec(2006)2 et CM(2005)163-add.

Bien que les recommandations du Comité de Ministres ne sont pas obligatoires pour les États membres,

il est bien connu que ces recommandations sont prises en compte par les organismes des états lorsque les ONG apportent ces documents à leur attention. Pourtant, nous confions qu’ APROMAR présentera ces recommandations du Comité de Ministres aux responsables des prisons espagnols grâce aux traductions non-officielles en espagnol fournies par le Centre de Estudis Juridics I Formació Especialitzada de la Generalitat de Cataluña.

(* Comunidad Santo Tomás de Aquino, un groupe membre de Redes Cristianas , en soi, un groupe membre espagnol d’EN-RE)

En janvier 2014 notre OING, EN-RE, présenta au Comité de Droits Humains la proposition d’un groupe de travail avec le titre Droits Humains, Co-développement et Migrations, dûment accepté, et pilota ce groupe de travail pour la duration de son activité, organisant le Side Event du 25 janvier 2017 jusqu’à l’adoption de sa recommandation par la plenière de la Conférence d’OING le 29 juin 2017 avec désignation CONF/PLE(2017)Rec2.

Avant cette date, j’avais demandé au Ministre des affaires étrangères espagnol, après sa visite au Secrétaire général du Conseil de l’Europe, une traduction officielle en espagnol de la Recommandation CM/Rec(2013)3 mais puisqu'au ministère on m'a informé qu'il n'y avait pas de ressources pour la traduction, je l'ai traduit moi-même et je l'ai présenté au ministère.

Pendant 2018, tout en mentionnant ma participation dans la Conférence d’OING comme délégué d’EN-RE, j’ai écrit à plusieurs responsables de responsabilité sociale d’entreprises des compagnies de l’IBEX 35 (l’équivalent au CAC-40 français) en comparant les régistres sur les informations que ces entreprises publient à propos des droits humains et des droits de travail dans le rapport annuel de l’Observatorio de la Responsabilidad Social Corporativa, et suggérant que la réputation de ses entreprises s’amélioraient si elles prenaient en compte les recommandations CONF/PLE(2017)2 et CM/Rec(2013)3.

Un de ces responsables de la RSE, “Antonio”, m’a souligné l’importance des courriels comme le mien aux responsables RSE des entreprises parce que leur départements peuvent utiliser ces informations pour empêcher des infractions aux droits humains qui pourraient affecter la réputation et, pourtant le chiffre d’affaires. Antonio a insisté que j’écrive pas seulement aux entreprises IBEX mais à toutes les 125 entreprises côtées dans la Bourse de Madrid et il m’a aidé à formuler le texte. J’ai commencé à envoyer ces nouveaux courriels en février 2019 tout en citant la page Droits humains et entreprises de la Conférence d’OING, (voir en bas)

D’ailleurs, EN-RE sur son site essaie de fournir un maximum d’information en anglais, français et espagnol sur le fonctionnement de la Conférence d’OING. Nous avons aussi suggéré que nos groupes membres fassent des comprobations périodiques des rapports du Conseil de l’Europe sur leurs propres États membres.

A travers de Redes Cristianas, je représente EN-RE dans la Plataforma por la Justicia Fiscal, une ONG espagnole, participée par des groupes membres comme Attac, Oxfam Intermón, etc. Cette plateforme fait campagne face au gouvernment et la société espagnoles pour promoure des mésures légales pour empêcher l’évitement et l’évasion des impôts et l’introduction des tributs progressifs pour les hautes tranches de revenus et richesses afin de réduire le fardeau des impôts pour les personnes de faibles revenus que paient des taux élévés de TVA. L’objectif est fournir au gouvernement espagnol avec suffisant revenus fiscaux pour financer la Charte Sociale Européenne en toute son ampleur.

Hugo Castelli Eyre,

Réseau Européen Églises et Libertés, EN-RE

20 de février de 2019

Traduction de mon nouveau courriel aux entreprises de la Bourse de Madrid:

Monsieur X/Madame Y,

Je suis le délégué de Redes Cristianas dans la Conférence d'OING du Conseil de l'Europe à travers EN-RE et aussi dans la Plataforma por la Justicia Fiscal.

Je veux te proposer quelque chose qui améliora ton organisation.*

Moi aussi j’ai été migrant. Après mon éducation dans un collège en Angleterre et faire des études universitaires, je suis arrivé à Madrid et j’ai travaillé plus que 40 ans dans une entreprise qui vendait des biens d’équipement en Espagne.

Mais si j’aurais né en Guidimakha dans une famille africaine et grandi en témoignant la misère économique de mes parents et la mort des membres de ma famille pour la manque de seulement deux Euros** pour acheter des médecines, j'aurais m'avoir mis en chemin pour essayer de gagner l'Europe comme le ghanien Ousman Umar dans son vidéo No vengáis al paraiso (Ne venez pas au paradis!) publié récemment dans le journal El País. (Pour voir ce frappant vidéo de 13,10 minutes en espagnol de YoOigo il faut descendre la page jusqu’au cadran rose foncé mais j’ai édité la traduction française de Google du texte en espagnol de l’article, et je l’adjoints en bas).

Je ne crois pas que j’aurais résisté achever le chemin dangeureux pris par Ousman mais à mon avis tous et toutes les migrant.e.s, africain.e.s et d’autres endroits, qui arrivent à nos plages de l’Espagne, sont des personnes bien valables qui peuvent apporter des bénéfices importantes à notre société si on les offre des emplois adéquats.

Pour cette raison, je te suggère une réunion pour expliquer les moyens dans lesquels ton entreprise pourrait contribuer à améliorer cette circonstance.

Entre-temps, je suggère que tu regardes la page de Droits Humains et Entreprises (en espagnol) de la Conférence d’OING.

Bien amicalement,

Hugo Castellli Eyre, DNI 51729512M

Añastro 34, 28033 Madrid

+34 91 3020294/+34 629 875 548

WhatsApp/Facebook”

* Antonio, m’a recommandé à tutoyer les destinataires de RSE dans le courriel.

** Un cas commenté par un prêtre en Camérune

Ne venez pas au paradis! C'est un reportage illustré publié récemment dans le journal El País, traduit par Google et édité par 
Hugo Castelli Eyre.
C'était la deuxième mort d'Ousman. Il lui restait à peine 200 mètres pour atteindre l'oasis d'Isir, un village perdu
quelque part en Libye. Ils ont passé 19 jours très difficiles dans le désert du Sahara, trahis par les mafias, par la police corrompue et
par leurs propres rêves. 19 jours à boire l’eau abandonnée par les morts de faim ou soif sur le chemin: "Nous les avons enterrés
au début avec l’illusion de réaliser un but; à la fin, nous ne les avons même pas regardées", nous dit-il, résigné.. Sur les 46 qui ont
commencé la traversée, seuls six sont arrivés vivants.
Mais Ousman s’est évanoui aux portes de l’Éden, juste après avoir pensé que c’était vraiment la fin, qu’il n’avait pas atteint l’objectif
pour lequel il évitait la mort depuis cinq ans. Le voyage depuis Fiaso, un village d'à peine cent habitants dans son Ghana natal,
jusqu’au l’endroit où les voitures et les avions sont construits, où les gens sont nés avec une sagesse infinie, où les hommes
"étaient blancs parce qu'ils mangeaient crus" ou simplement, l’endroit ou joue le Barça, la première chose qu’il a vu à la télévision.
Mais ce paradis de l'homme blanc devrait attendre de meilleurs propriétaires.
La prochaine chose dont il se souvenait était de se réveiller et d'être entouré de ses derniers compagnons de voyage à côté de
la fontaine de cette ville. Une fois encore, la force du groupe l'avait sauvé d'une mort certaine. Ces 200 mètres les ont fait fuir d’un
désir collectif éternel, la possibilité de connaître un monde nouveau et meilleur. Un rêve qui s'effondrait peu à peu et qui faisait encore
plusieurs cauchemars.
La naissance d'un rêve La première mort d'Ousman devrait avoir passé à sa naissance. Sa mère est morte en couches et il aurait dû être sacrifié selon le rite
de la tribu des Walas, qui considérait les enfants nés dans cette circonstance étaient impures et malignes. Mais heureusement,
son père était le chaman du village et l'a laissé vivre, ou ainsi naître pour deuxième fois.

Seule la curiosité accompagnerait Ousman plus longtemps que sa destinée en évitant la mort. La curiosité de construire avec des
canettes et de jeter ses propres jouets quand il était enfant: "Nous n'avions ni personnes sages ni grands magasins". La curiosité de
penser à ce que serait le monde au-delà de son village, du pays qu’il a laissé derrière lui quand il n’avait que 13 ans. « Pourquoi
l'homme blanc est-il capable de construire toutes ces machines visibles dans le ciel? »
Cette curiosité l'a amené à toujours se rapprocher du plus sage: quand il était petit, son ami JB, spécialiste de la fronde capable de
faire tomber des oiseaux à la volée; ou plus tard chez un oncle éloigné avec un atelier de mécanique et de soudure dans la ville de
Techiman. Là, il est parti avec seulement 10 ans pour apprendre le métier sans recevoir autre salaire que les restes de nourriture laissés
par le propriétaire. Il a enduré seulement six mois. Le titre est sur une de ses mains sous la forme d’une brûlure d'acétylène. C'est une
passion pour tromper la mort.
La curiosité était en train de muter dans l'apprentissage et l'apprentissage dans les plans de vie. “Pour réparer les camions, j'ai appris les routes empruntées par les camionneurs pour se rendre à la mer e à travers le nord de la Libye”, et en apprenant que son père lui avait préparé un mariage forcé dans son village natal, il a décidé la nécessité de donner un peu plus d'air à sa vie. : "Je vais au paradis, je veux être pilote, ingénieur, tout, sauf noir." Il est venu dans un embarquement de bois non-ponté et il a obtenu deux diplômes universitaires. Le troisième décès d'Ousman est celui d’un journal télévisé: "Plusieurs immigrants sont morts lorsque leur bateau a été détruit sur la
côte de Fuerteventura". L'un d'eux était Musa, son meilleur ami. Cela ne le toucherait pas cette fois non plus. Il ne savait pas nager,
mais un rocher porte-bonheur lui a sauvé la vie: "Plusieurs bébés nous ont accompagnés que je n'ai jamais revus", nous a-t-il dit avec
des yeux vitrés lors de l'entretien.
Le début de la fin : Depuis les rochers de Fuenteventura au CIE (Centre d'internement des étrangers). Comme les médecins l’ont
classifié comme mineur et il répétait Barça, Barça (l’unique parôle d’espagnol qu’il connaissait), le voici transporté aux les rues de
Barcelone. Le premier jour, il chantait et saluait des inconnus dans la rue, ravi d’avoir vaincu son éden convoité, même s’il devait
manger du pain dur dans les ordures et endurer le pipi pendant des heures et des heures: "Selon ma religion, vous ne pouvez pas
cracher ni faire pipi dans le paradis, alors nous ne voulons même pas parler ", se souvient-il naïvement de ces moments.
Il a passé 30 jours à dormir à la belle étoile pour démanteler tout ça. Et puis, cet ange protecteur qui a accompagné Ousman tout au
long de sa vie s’est réincarné à Montse, une Catalane qui a décidée, avec son mari, d’être son tuteur légal jusqu’à sa majorité:
"La première nuit, elle m’a accompagné dans la chambre; elle m'a mis au lit comme si j'étais un garçon de cinq ans. Elle m'embrassa sur
le front, éteignit la lumière et partit. Il est impossible de l'oublier. Le monde est tombé sur moi. J'ai passé toute la nuit à pleurer en me
demandant pourquoi." Mais il n'a pas pleuré de bonheur, il l'a fait pour découvrir sa mission.
Ousman s’est vraiment mis en colère, il a alors compris que le manque de formation et d’information était l’une des maladies les plus
graves de la planète. Que ses trois morts devaient servir à donner voix à ceux qui sont morts sur le chemin. C'est pourquoi il a appris
l'espagnol, l'anglais et le catalan. Il a fait ses études primaires, le baccalauréat et des cours universitaires. Il travaillait à la réparation
des bicyclettes pour payer ses études. Il est diplômé en relations publiques, marketing et administration des affaires et a obtenu
une maîtrise en coopération internationale à ESADE ... Tout, en seulement 13 ans depuis sa naufrage sur les rochers.

En 2012, Ousman, le seul homme noir de Sant Cugat del Vallès (Barcelone) a dépensé 12.000 euros de ses économies pour amener des
ordinateurs à Ghana et clore le cycle de son projet, afin que les enfants de Fiaso qui rêvaient de suivre ses traces se concentrent sur
la vie différemment; sa priorité était donc l’éducation et non l’utopie des blancs: "Si vous maîtrisez l’informatique, vous saurez ce qui
se passe dans n’importe quel coin du monde". Aussi simple que cela, c’est la naissance de son ONG,
Nasco Feeding Minds
(nourrissant les esprits),
attribué par l’ONU pour avoir enseigné l’informatique à plus de 6 000 filles et garçons dans le nord du
Ghana. Dans le vidéo, Ousman dit : « J’ai appris que les blancs ne conduisent pas les avions ni son médecins parce qu’ils sont blancs
mais parce qu’ils ont reçu l’éducation.»
Le grand désir d'Ousman n'était jamais de conquérir le paradis, ni de vivre dans le pays des rêves où les blancs jouissaient de son luxe
Le but essentiel d'Ousman est le même pour tout le monde: conquérir son éducation et se donner les moyens de forger son propre
destin. Peu importe l’université, la classe ou le cours, l’important est d’avoir accès aux connaissances pour pouvoir modeler votre
avenir sans obstacles… et marcher sept kilomètres par jour pour aller à l’école n’était pas la meilleure solution.
La pauvreté ne consiste pas à vivre dans une tribu ou à ne pas avoir de smartphone, elle signifie qu’il a dû faire face à la mort trois fois
pour avoir accès à une éducation valable: "En fait, j’ai appris que le vrai paradis est là; c'est pourquoi je veux finir mon travail à
nouveau ", avoue-t-il.
Le voyage impossible d'Ousman a servi à briser la bulle des préjugés. La sienne et la nôtre. Nous empruntons tous des chemins
différents pour atteindre la même destination: en essayant d’atteindre le bonheur avec les efforts et l’engagement de notre éducation.